Page:Depasse - De Freycinet, 1883.djvu/21

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et Tolain, tandis que M. Victor Hugo ne passait qu’au second tour, M. Peyrat au troisième, et que M. Louis Blanc ne passait pas du tout. M. de Freycinet avait obtenu 142 voix, distançant de 6 voix M. Tolain qui venait immédiatement après lui, et de 39 voix M. Victor Hugo : telles sont les surprises des scrutins dans la démocratie. Il faut dire que M. de Freycinet, dans la réunion des électeurs sénatoriaux de la Seine, le 21 janvier, avait prononcé un admirable discours. Nous voudrions le citer tout entier. C’est un pur chef-d’œuvre. Jamais la modestie tempérée ne s’est alliée plus heureusement au noble récit des services rendus. La persuasion n’a jamais mieux parlé.

Il avait soin, et très sincèrement, de se mettre bien au-dessous des autres candidats illustres, au-dessous de M. Victor Hugo, de M. Louis Blanc. Il appelait M. Gambetta « son maître et son ami ». Les électeurs de Paris, sensibles comme des Athéniens à cette bonne grâce qui est aussi une vertu, le firent passer d’emblée le premier. « Messieurs, leur disait-il, j’ai plus besoin qu’un autre de vous donner des explications. Je ne possède pas, comme plusieurs des candidats qui sont devant vous, de ces états