Page:Depasse - De Freycinet, 1883.djvu/23

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depuis l’établissement de l’Empire, Je me suis renfermé exclusivement dans ma profession d’ingénieur, je me suis occupé d’administration, d’études économiques, de questions sociales. »

Tout cela était admirablement fait pour aller au cœur de la démocratie parisienne. M. de Freycinet, continuant son discours, identifiait sa cause à celle de la Défense nationale, qu’il fallait venger des outrages dont on l’avait accablée depuis cinq ans, et il trouvait alors de ces expressions qui enlèvent tous les suffrages : « Si je suis venu tard à la République, j’y suis entré par la grande porte et j’ai reçu le baptême, non de l’eau, mais du feu. Car c’est dans la fournaise ardente de la Défense nationale que pendant cinq mois j’ai lutté pour mon pays avec mon cœur, avec mes facultés, avec toutes mes forces. Ce que j’ai fait, ce n’est pas à moi de le dire ; mais mon maître et ami, M. Gambetta, témoignera si j’ai rempli mon devoir tout entier. (Et le témoignage invoqué ne lui manquait pas ; le témoignage était pressant, éloquent.) C’est cette Défense nationale qui est le motif, la cause, l’explication de la candidature que j’ai posée devant vous. Depuis cinq ans, la Défense natio-