Page:Depasse - Henri Martin, 1883.djvu/14

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glorieux où elle parut avoir rempli tout le plan que lui assignait sa nature, cet homme-là peut être appelé aussi, dans un certain sens, le père de la patrie : il l’a fait connaître au monde, il lui a appris à se connaître elle-même, il a collaboré à l’œuvre de création de la conscience française. La patrie est devenue l’enfant de son intelligence et de ses veilles, il a porté en lui la France, il a vécu la vie nationale. Les blessures dont la patrie saignera désormais lui fendent le cœur, et les coups du destin qui la frappe tordent les entrailles du vieil historien patriote.

Prononcez au cours de la conversation le nom d’Henri IV, de Richelieu : comme il se redresse alors ! comme il est fier ! Le voilà reparti sur cette nouvelle piste. Il vous explique les conceptions de ces grands politiques, les principes qu’ils nous ont laissés, les traditions nationales dont la République et la démocratie doivent conserver religieusement tout ce qui nous peut être aujourd’hui assimilable. La France n’est pas seulement enfermée pour lui entre les Pyrénées et l’Escaut ; il la voit, il la rêve, il la développe le long des rivages de la Méditerranée ; elle se montre à ses yeux parfai-