Page:Depasse - Henri Martin, 1883.djvu/32

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qui sont le soutien de la vie de tout un peuple, et surtout il ne se consolait pas de l’abdication du gouvernement de la République en Égypte, de l’obscurcissement de la France dans cet Orient sur lequel il aimait à tenir fixé son regard.

Devant le cercueil de Gambetta, M. Henri Martin reçut la mission de parler au nom d’un grand nombre de Sociétés patriotiques dont il est le président actif, ou le président honoraire, ou le membre dévoué : la Ligue des patriotes, la Ligue de l’enseignement, la Société d’instruction républicaine, les Sociétés de tir et de gymnastique, etc… Il parla de l’homme d’État et du grand patriote que la France avait perdu, comme en parlera l’histoire :

« Le voilà déjà tombé dans l’histoire, cet homme à qui il semblait promis de continuer l’histoire ! Le voilà qui prend sa place, avant l’âge, parmi les grandes figures du passé, lui qu’on espérait réservé à diriger l’avenir ! Qu’eût été, dans la seconde moitié de sa carrière, celui dont la jeunesse avait suffi à ce triple rôle historique, le puissant orateur de l’opposition républicaine contre l’empire, l’organisateur héroïque de la Défense nationale contre l’étranger, l’habile, le persévérant, le victorieux direc-