Page:Depasse - Henri Martin, 1883.djvu/35

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À l’Académie, comme au Sénat, il a su conserver entière l’intégrité de sa conscience politique. Il est demeuré un enfant fidèle de la démocratie, dévoué au gouvernement républicain et aux plus saines traditions de la Révolution française. L’air de ces compagnies aristocratiques, qui a gâté plus d’un esprit excellent, n’a pas troublé sa simplicité native, son sens droit, son admirable naturel, sa haute intelligence des conditions de la justice. Il ne s’est pas séparé des amis anciens et des vérités anciennes. Il les voit du même œil qu’autrefois et il les aime d’un même amour. Tel il était, tel il est. Le citoyen n’a péri ni faibli sous l’académicien et le sénateur. Il était assez pur pour approcher les castes sans rien perdre de sa vertu intellectuelle. Les sophismes de la vanité n’ont point trouvé accès dans son esprit. C’est toujours le vieux Gaulois, vous dis-je, le vieux Celte de la terre de France. Le sentiment de sa noblesse primitive, inaltérable, le met au-dessus des séductions de l’orgueil et de la mode.