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Hier, ils composaient des sentences fatales :
Pendant qu’ils se riaient du coup qu’ils ont porté,
La France d’autrefois a retrouvé des balles,
Et le cri toujours neuf : Vengeance et liberté !

Puis, reformant son flux qu’arrête la mitraille,
Elle a pris les tyrans prêts à la maîtriser,
Les a jetés au fort… mais contre la muraille
N’a pas daigné les écraser !

Quatre… Et si la fortune eût servi leurs bravades,
On les eût vus, ardens et prompts à se venger,
Juges dictant la mort, toujours prêts à juger,
Ne pas laisser au sang de nos bons camarades
Le temps même de se figer…

Que de cachots alors pour le parti rebelle !
De carcans, de couteaux s’aiguisant sans retard !