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IDYLLES.

Mais ton œil qui s’entr’ouvre a subi la lumière ; Tes pas qui languissaient se mesurent aux miens. De la cité qui fuit nous passons la barrière, Et le songe a brisé ses fragiles liens.

Vois-tu sur la montagne étinceler l’aurore ? Vois-tu tous ces hameaux dans les plaines épars ? Le Rhône est à leur pied. Ses liquides remparts Dans leurs flots agités nous les offrent encore : Ainsi l’un d’eux, la nuit, se peint dans mon sommeil ; Comme un jardin en fleurs tu vas le voir paraître : C’est lui ! mon cœur ému vient de le reconnaître,

Tiens ! le voilà brillant des rayons du soleil. L’orme et le vieux tilleul versent leur ombre unie, Sur l’enceinte, où le soir, autour d’un frais ruisseau,

Des anges dans leur vol balancent le berceau D’une enfant, dont le ciel dans mes pleurs m’a bénie : C’est mon dernier amour ! viens, car elle rira,