Page:Desbordes-Valmore - Élégies et poésies nouvelles, 1825.pdf/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
150
ROMANCES.

Il eût voulu la mienne pour l’entendre,
Comme il l’inspire, il eût connu l’amour.
Mes yeux baissés recélaient cette flamme,
Dans leur pudeur n’a-t-il rien aperçu ?
Un tel secret valait toute son âme,
S’il l’avait su.

Si j’avais su, moi-même, à quel empire
On s’abandonne en regardant ses yeux,
Sans le chercher comme l’air qu’on respire,
J’aurais porté mes jours sous d’autres cieux.
Il est trop tard pour renouer ma vie,
Ma vie était un doux espoir déçu :
Diras-tu pas, toi qui me l’as ravie,
Si j’avais su !