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CONTES.

Tu dois chanter libre ou périr.
Oh ! mon ami… pardonne, et rends-moi ce nom tendre :
Celui qui fut esclave est pressé de l’entendre !
Pour épancher mon ame en de si doux accens,
Trop de mélancolie a coulé dans mes sens.
À peine j’ai brisé ma coquille légère,
À peine pour voler mon aile eut un ressort ;
J’ai senti sous le poids d’une force étrangère,
Qu’une grille et des fers avaient borné mon sort.
Vois ma chaîne, elle est belle ; eh bien ! ce don funeste,
Je n’en veux plus, je le déteste.
Imposé par un maître, il a dû m’opprimer ;
Offert par un ami, toi, tu pourras l’aimer :
Prends-le, j’ai trop porté ce bien que l’on m’envie ;
Il dut orner ma mort, qu’il brille sur ta vie.
Mais cet art qui console, et que j’admire en toi,