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CONTES.

Cette lyre cachée, ami, donne-la-moi ! »

« Ta bonté te séduit, dit la Muse emplumée.
Dieu versa dans mon sein cette flamme animée ;
Je chante, j’obéis, je ne sais rien de plus :
Ne perdons pas nos biens en efforts superflus ;
Ton collier ferait honte à mon simple plumage ;
Et jamais les oiseaux ne vendent leur ramage :
Toi que l’on dit si beau, quand le jour brillera,
Ton règne va renaître, et le mien s’éteindra ;
La Lune est de mes chants la seule confidente ;
J’aime à suivre des yeux son pâle et doux flambeau :
Il suffit aux amours, à la paix, au tombeau ;
Et l’on ne m’entend pas, d’une voix imprudente,
Défier au grand jour l’envie et les flatteurs ;
Dès qu’ils dorment, je veille en ces bois enchanteurs :