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ÉLÉGIES.

« Et de même, et bientôt tu pleureras sur nous ; « Pour moi, près de Julien, il reste assez de terre. « J’y songe tous les jours, on est bien dans la mort. « Va, le sommeil est doux quand il est sans remord. » Et ta main du repos marquant l’étroit espace, Y jeta quelques fleurs pour y garder ta place.

Seule au monde aujourd’hui, j’achève mon chemin. Quand mon cœur est gonflé d’amertume etd’alarmes, Tendre, tu ne viens plus le presser sous ta main, Tu n’y viens plus verser de l’espoir ou des larmes : Personne, quand je suis assise tristement, Ne vient tout près, tout bas m’appeler son amie ; Ta seule ombre, épiant ma douleur endormie, Vient me consoler un moment.

Si je trouve, en suivant quelque route isolée, Un jeune arbre tombé sous ses premières fleurs,