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ÉLÉGIES.

Je regarde en pitié sa tête échevelée : Ce qui souffre, c’est toi qui m’arraches des pleurs.

Ainsi, toujours aimante et déçue, ou trahie, Mes plus doux sentimens se fanent tour à tour ; Et l’amitié coûte à ma vie

Autant de larmes que l’amour. Mais je veux te pleurer, toi ! mais je veux entendre Ta voix, la seule voix qui me fut toujours tendre ; La seule qui n’a pu me reprocher mon sort ; Qui ne trouvajamais d’accens que pour me plaindre ; Qui voulait m’adoucir et ma vie et ta mort,

Et me parlait du cielsansm’apprendreàle craindre ; Qui m’a dit, presque éteinte au dernier entretien : « Adieu ! je vais dormir du sommeil de Julien. »

Oui, tu dors ! et l’enfant dont tu fus tant aimée, Et le pauvre interdit à ta porte fermée,