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ROMANCES.

LE REGARD.

Cache-moi ton regard plein d’âme et de tristesse, Dont la langueur brûlante affaiblit ma raison ; De l’amour qu’il révèle il m’apprendrait l’ivresse ; Pour les infortunés son charme est un poison. Lèves-tu sur mes yeux ta paupière tremblante, C’est le ciel qui s’entr’ouvre et sourit au malheur ; C’est un rayon divin, une étoile brillante, Quiperce la nuit sombre où gémissait mon cœur. Oui, la douleur s’envole ; et mon åme ravie Suit la douce clarté quine peut m’éblouir. Éviter ton regard, c’est repousser la vie ; Attache —le sur moi, je ne puis plus le fuir.