Page:Desbordes-Valmore - Poésies, 1822.pdf/20

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
12
IDYLLES

Par ton ordre peut-être il appelait le mien ;
Le mien n’osait répondre, et j’en étais touchée.
Pauvres chiens ! vieux amis ! frères du mêine jour,
Comme en vous revoyant votre joie est paisible !
Olivier ! l’amitié n’a donc rien de pénible ?
12

Ils sont donc plus heureux ? mais ils n’ont pas d’amour.
Olivier, voudrais-tu ?… Que ton sourire est tendre !
L’amitié’n'est pas là ! Je ne puis plus parler.
Dis-moi… que disions-nous ? Oh ! comment rappeler
Tout ce qu’il me reste à t’apprendre ?
Regarde ! ce matin j’avais tressé ces fleurs ;
Mais quoi ! tout a langui des feux de la journée ;
Et la couronne à l’Amour destinée
N’a servi qu’à voiler mes pleurs.
Je pleurais. C’est que l’heure, à présent si légère,
Dormait comme ma mère.
Enfin le jour se cache et me prend en pitié ;
Enfin l’agneau bélant quitte le pâturage ;
Ma mère sans me voir est rentrée au village ;
Et déjà ma promesse est remplie à moitié.
Je te vois, je te parle, et je te donne encore
Ce bouquet dont l’éclat s’est perdu sur mon sein ;
Demande-lui si je t’adore ?
Moi, j’accours seulement pour te dire : A demain !
Delay