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DIVERSES.

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LA MONTRE.

IMITATION LIBRE DE GOUDELIN.

Toi qui reçus par artifice Et le mouvement et la voix, Quand l’heure vient tracer sur ton frèle édifice Les momens qu’elle accorde et reprend à la fois, Confidente du temps, ô toi qui toujours veilles, Défends à Lyris de dormir ! Frappe de sons si doux ses mignonnes oreilles, Que de son cour distrait il s’échappe un soupir ! Si son vil languissant au hasard te regarde, Apprends-lui qu’elle touche à la saison d’aimer. Si, pour’tromper l’Amour, sa raison te retarde, Dis— lui que le temps vole, et qu’elle sait charmer. Dis —lui que son nom seul, oui, ce nom que j’adore, Fait battre je ne sais quel ressort dans mon sein, Qui tombe sur mon cæur bien plus souvent encore Que ton léger marteau sur le fragile airain. Dis — lui que de ses yeux les vives étincelles

M’apprennent des secrets mille fois plus nombreux 18