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DIVERSES.

Comment ne sens-tu point, par de tendres efforts, Se rompre tes ressorts ? Insensible ! Ah ! du moins apprends-moi, je te prie, Quand l’heure d’Amour sonnera ; Au doux bruit de ta sonnerie Quand sa fierté s’endormira ;

Et quand viendra l’heure chérie, A qui Lyris la donnera ! Le matin, dès qu’elle s’éveille, Celle qui m’asservit se gouverne par toi. Est-il tard, dit Lyris, dont l’âme encor sommeille ; Et ta réponse est pour elle une loi. Ah ! loin de t’imiter, si j’étais auprès d’elle, Pour étouffer ton timbre importun aux Amours, A force de baisers j’étourdirais ma belle ; Et la nuit durerait toujours !

Je rêve. Oh ! quelle est ma faiblesse ! Mais vois, en comparant ton sort avec le mien, Si l’enfant qui brûle et qui blesse, M’en fit un différent du tien ! Une heure pour toi n’est qu’une heure, Un moment n’est rien qu’un moment ; Mais une heure, un moment, dans sa triste demeure, Est un siècle pour un amant.