Page:Desbordes-Valmore - Poésies, 1822.pdf/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
37
IDYLLES

Ne donne ni tes pas ni tes vœux au hasard.
On se hâte, on s’arrête, on tremble…… il est trop tard.
Enfin (je te dis tout), apprends que, vers la source,
Deux fois j’ai vu l’été s’éteindre sans chaleur :
J’ai vu le triste objet qui ralentit sa course,
Et répand sur ses flots une sombre couleur.
Évite le sentier trop voisin de son onde ;
Il égare, il conduit loin, bien loin du hameau,
Dans le creux d’une roche isolée et profonde,
Où l’eau, comme des pleurs, coule auprès d’un tombeau.
Un cœur tendre s’y cache au jour qu’il semble craindre ;
Il n’a que ce ruisseau pour l’entendre et le plaindre ;
Ce qu’il va murmurant est l’écho d’un regret……
Mais, si je l’ai trahi, garde-moi son secret.
Sigaw,

37
4