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Page:Desbordes-Valmore - Une raillerie de l’amour, 1833.pdf/243

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LE BAL.

le bal ! on dirait qu’il y a là un brouillard ; on dirait que je suis méchante, et que j’ai un remords, tant mon cœur est mal en moi… Pourtant je n’ai pas fait l’éloge du divorce. Oh ! je n’ai pas dit, avec une légèreté coupable, effrayante, tout ce qu’il a dit, lui ! De quoi donc aurai-je du regret ? La musique me raille, je crois : encore un peu je pleurerais. Tous ces gens déguisés me font l’effet d’être fous, d’avoir le délire, d’être malades… c’est un cauchemar qui danse sur ma tristesse ; tandis que si cet homme, ce seul homme ne s’était pas fait abhorrer de moi, pour m’aimer ensuite, et me regarder sans cesse… car il me regarde, j’en suis sûre ! Ah ! mon Dieu, oui, se répondait-elle en rougissant sous ses roses, je l’éprouvais… tous les sentimens ont leur instinct ; j’ai justement rencontré