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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/220

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qu’à ce que ie ſçache s’il y a moyen de trouuer vne Medecine qui ſoit fondée en demonſtrations infaillibles, qui eſt ce que ie cherche maintenant.

Pour ce qui ſe voit ordinairement autour de la chandelle, cela n’a rien de commun auec les 5 couronnes qui paroiſſent autour des aſtres ; car il n’y a point de ſeparation entre cela & la chandelle, & ce n’eſt autre choſe que lumen | ſecundarium quod emergit ex radijs directis per foramen vueæ tranſmiſſis, de meſme que le rayon du Soleil entrant par vn petit 10 trou dans vne chambre en illumine auſſi les coſtez. Mais pour voir des couleurs plus apparentes, prenez la peine de regarder de ſept ou huit pas vne chandelle au trauers de l’aiſle d’vne plume à écrire, ou bien ſeulement au trauers d’vn ſeul cheueu, qui 15 deſcende de haut en bas par le milieu de voſtre œil, & mettez ce cheueu tout contre l’œil, & alors vous aperceurez vne grande variété de belles couleurs. le pourſuis aprés cela voſtre lettre de poinct en poinct.

Premierement, en diſant que le ſon graue eſt plus 20 legitimement dit fondement de la Muſique que l’aigu[1], ie ne nie pas pour cela qu’en quelqu’autre ſens l’aigu ne ſoit plus veritablement ſon que le graue ; & ſi ie ne me trompe, i’ay dit expreſſément que ſelon diuerſes conſiderations, l’vn pouuoit eſtre eſtimé plus ou moins 25 ſon que l’autre, c’eſt à dire le graue plus pour vne conſideration, & moins pour vne autre. Pour ce que i’ay dit auſſi que le graue ſe pouuoit entendre de plus loin, ce n’eſt que cæteris paribus, & en ſuitte de ce qu’il conſiſte en vn plus grand corps, toutes choſes eſtant 30

  1. Voir Lettre XVI, p. 87, l. 17.