Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/267

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choſes) illas diſpoſuit & fecit. Car c’eſt en Dieu vne meſme choſe de vouloir, d’entendre, & de creer, ſans que l’vn precede l’autre, ne quidem ratione.

2. Pour la queſtion an Dei bonitati ſit conueniens 5 homines in æternum damnare, cela eſt de Theologie : c’eſt pourquoy abſolument vous me permettrez, s’il vous plaiſt, de n’en rien dire ; non pas que les raiſons des libertins en cecy ayent quelque force, car elles me ſemblent friuoles & ridicules ; mais pour ce que ie 10 tiens que c’eſt faire tort aux veritez qui dépendent de la foy, & qui ne peuuent eſtre prouuées par demonſtration naturelle, que de les vouloir affermir par des raiſons humaines, & probables ſeulement.

3. Pour ce qui touche la liberté de Dieu, ie ſuis 15 tout à fait de l’opinion que vous me mandez auoir eſté expliquée par le P. Gibbieu. Ie n’auois point ſceu qu’il euſt fait imprimer quelque choſe, mais ie taſcheray | de faire venir ſon traitté de Paris à la premiere commodité, afin de le voir, & ie ſuis grandement aiſe 20 que mes opinions ſuiuent les ſiennes ; car cela m’aſſure au moins qu’elles ne ſont pas ſi extrauagantes, qu’il n’y ait de tres-habiles hommes qui les ſoutiennent.

Les 4. 5. 6. 8. 9. & derniers points de voſtre lettre 25 ſont tous de Theologie, c’eſt pourquoy ie m’en tairay, s’il vous plaiſt*.

Pour le ſeptiéme point, touchant les marques qui s’impriment aux enfans par l’imagination de la mere &c., i’auouë bien que c’eſt vne choſe digne d’eſtre 30 examinée, mais ie ne m’y ſuis pas encore ſatisfait.

Pour le dixiéme point, où ayant ſupoſé que Dieu