Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/357

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h, 33 9 -î4o- XLI. — ) Avril i6}2. 24}

portunent affez : car, comme vous fçauez, ie fuis fort mauuais peintre, & fort négligent aux chofes qui ne me feruent de rien pour apprendre. Que fi vous me blâmez de ce que ie vous ay défia tant de fois man- 5 que de promeffe, ie vous diray pour mon excufe, que rien ne m'a fait différer iufques icy décrire le peu que ie fçauois, que l'efperance d'en apprendre dauan- tage, & d'y pouuoir adjoufter quelque chofe de plus. | Comme, en ce que i'ay maintenant entre les mains,

io après la générale defcription des Affres, des Cieux, & de la Terre a , ie ne m'eftois point propofé d'expli- quer autre chofe touchant les cors particuliers qui font fur la Terre, que leurs diuerfes qualitez, au lieu que i'y mets quelques-vnes de leurs formes subftan-

1 5 tielles, & tâche d'ouurir fufHfamment le chemin, pour faire que par fucceffion de temps on les puiffe con- noiffre toutes, en adjouftant l'expérience à la ratioci- nation. Et c'eft ce qui m'a diuerty tous ces iours paffez : car ie me fuis occupé à faire diuerfes expe-

20 riences, pour connoiftre les différences effentielles qui font entre les huiles, les efprits ou eaux de vie, les eaux communes, & les eaux fortes, les fels, &c. Enfin, fi ie diffère à m'acquitter de ma dette, c'efl auec intention de vous en payer l'intereft. Mais ie ne

2 5 vous entretiens de cecy que faute de meilleure ma- tière, car vous iugerez affez fi ce que ie me propofe de vous enuoyer vaut quelque chofe, quand vous l'aurez ; & i'ay bien peur qu'il ne foit fi fort au deffous de vôtre attente, que vous ne le veùilliez pas accepter

3o en payement.

a. Cf. le Monde, c. vin ; et ci-après. Lettre XLIII.

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