Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/395

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ii, 358-35 9 - LU. — Février 16)4. 281

n’a reçu de ses nouvelles ; la dernière lettre qu’il ait de Mersenne est donc celle du 11 novembre i633 [p. 2~o, l. 2), et dès lors Descartes doit écrire vers le commencement de février 16S4. — Sur une diffi- culté qui subsiste néanmoins au sujet de ce fragment, voir le second alinéa de l’argument de la lettre suivante.

Mon Reuerend Père,

Encore que ie n’aye aucune chofe particulière à vous mander, toutesfois à caufe qu’il y a défia plus de deux mois que ie n’ay receu de vos nouuelles, i’ay

5 creu ne deuoir pas attendre plus long-temps à vous écrire; car û ie n’auois eu de trop longues preuues de la bonne volonté que vous me faites la faueur de me porter, pour auoir aucune occafion d’en douter, i’aurois quafi peur qu’elle ne fuft vn peu refroidie,

10 depuis que i’ay manqué à la promeffe que ie vous auois faite, de vous enuoyer quelque chofe de ma philofophie. Mais d’ailleurs la connoiffance que i’ay de voftre vertu, me fait efperer que vous n’aurez que meilleure opinion de moy, de voir que i’ay voulu

15 entierement fupprimer le Traitté que i’en auois fait, & perdre prefque tout mon trauail de quatre ans, pour rendre vne entiere obeïffance à l’Eglife, en ce qu’elle a deffendu l’opinion du mouuement de la terre. Et toutesfois, pour ce que ie n’ay point encore vû que

20 ny le Pape ny le Concile ayent ratifié cette defenfe, faite feulement par la Congrégation des Cardinaux eftablis pour la Cenfure des liures, ie ferois bien aife d’apprendre ce qu’on en tient maintenant en France, & fi leur authorité a efté fuffifante pour en faire vn ar-

25 ticle de foy. Ie me fuis laiffé dire, que les | Iefuites

25 Iefuites Inst., N. Clers.

Correspondance. 1. 36

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