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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/450

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) )6 Correspondance. h, 364-355.

verre par le moyen du tour 2 , & il reùffit parfaitement bien; car nonobftant que fon diamètre ne fuit pas plus grand que la moitié du voftre, il ne laiffoit pas de brûler auec beaucoup de force à la di|ftance de huit pouces, & l'ayant mis à la mefme épreuue d'vn mor- 5 ceau de carte auec de petits trous, on voyoit que tous les rayons qui pafîbient par ces trous, s'approchoient proportionellement iufques à la diftance de huit pouces, où ils fe trouuoient affemblez en vn très-exac- tement. Mais ie vous diray les précautions dont on 10 vfa pour le tailler. Primo, ie fis tailler trois petits triangles tous égaux, qui auoient chacun vn angle droit & l'autre de trente degrez, en forte que l'vn de leurs coftez eftoit double de l'autre; & ils eftoient l'vn de criftal de montagne, l'autre de criftalin ou verre 15 de Venife, & le troifiefmede verre moins fin. Puis ie fis faire aufii vne règle de cuiure auec deux pinnules, pour y appliquer ces triangles & mefurer les refrac- tions, ainfi que i'ay expliqué en la Dioptrique 6 . Et de là i'appris que la refra&ion du criftal de montagne 20 eftoit beaucoup plus grande que celle du criftalin, & celle du criftalin que du verre moins pur; mais ie ne me fouuiens pas particulièrement de la grandeur de chacune. Après cela M. Mydorge, que vous auez peut- eftre oùy nommer, & que ie tiens pour le plus exad à 2 5 bien tracer vne figure de Mathématique qui foit au monde, décriuit l'hyperbole, qui fe rapportoit à la refradion du criftal de Venife, fur vne grande lame de cuiure bien polie, & auec des compas dont les

a. Cf. lettre du 2 février i6?2, page 239, 1. 6 (texte de Clerselier).

b. Cf. Dioptrique, Discours second, p. 21 et 22.

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