Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/653

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raport de leurs Tables auec le Ciel. Et ie croy auoir eſté le premier au monde, qui dans mon liure des Longitudes[1] ay donné aux Aſtronomes les vrays moyens d’éuiter d’oreſnauant toutes ces fauſſes ſuppoſitions, 5 & tous les Cercles Logiques qui ſe peuuent commettre en cela. Mais les Aſtronomes par leurs fauſſes ſupoſitions ne faillent pour l’ordinaire que dans le plus ou dans le moins touchant le mouuement des Planetes, au lieu qu’vn Phyſicien peut errer en la nature meſme 10 de la choſe qu’il traitte. Il n’y a rien de ſi aiſé que d’ajuſter quelque cauſe à vn effet ; & vous ſçauez que cela eſt familier aux Aſtronomes, qui par le moyen de diuerſes hypotheſes, de cercles ou ellypſes, concourent à meſme but ; & le meſme vous eſt tres-connu en 15 voſtre Geometrie. Mais pour prouuer que la cauſe d’vn effet poſé eſt ſa vraye & vnique cauſe, il faut pour le moins prouuer qu’vn tel ef|fet ne peut eſtre produit par aucune autre cauſe.

Or ie croy qu’eſtant ce que vous eſtes, vous n’aurez 20 pas manqué, ſelon la page 69 de voſtre Methode, à bien preuoir tout ce qu’on vous pourroit objecter ; mais que vous reſeruant encore la connoiſſance particuliere de vos principes de Phyſique, dont tout le reſte eſt déduit, vous vous eſtes voulu égayer, non ſeulement à faire 25 ſouhaiter aux bons eſprits la publication de voſtre Phyſique, mais encore à les exercer dans les difficultez que vous auez laiſſées en voftre nouuelle doctrine : voire meſme vous les y conuiez en la page 75 de vo-

13 ellypſes] d’ellipſes.

  1. Voir plus haut, p. 291 et 313.