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13 juillet. C’est aussi la date que porte le billet ci-dessous CXXVIII, qui accompagnait la présente. Descartes répond aux objections de la lettre CVIII, t. I, p. 536.

Monſieur,

Les objections que vous auez pris la peine de m’enuoyer, ſont telles que ie les aurois receües en bonne part de qui que ce fuſt ; mais le rang que vous tenez 5 entre les doctes, & la reputation que vos écrits vous ont acquiſe, me les rend beaucoup plus agreables de vous que d’vn autre. Ce que ie croy ne pouuoir mieux vous témoigner que par le ſoin que i’auray icy d’y répondre exactement.

10 Vous commencez par mes ſuppoſitions, & vous dites que l’apparence des mouuemens celeſtes ſe tire auſſi certainement de la ſupoſition de la ſtabilité de la terre, que de celle de ſa mobilité[1], ce que i’acorde tres-volontiers ; & i’ay deſiré qu’on receuſt de meſme façon ce 15 que i’ay écrit en la Dioptrique de la nature de la Lumiere, afin que la force des demonſtrations Mathematiques, que i’ay taſché d’y mettre, ne dependiſt d’aucune opinion Phyſique, comme i’ay aſſez declaré en la page 3. Et ſi l’on peut imaginer la Lumiere de 20 quelqu’autre façon, par laquelle on explique toutes celles de ſes proprietez que l’experience fait connoiſtre, on verra que tout ce que i’ay d |monſtré des refractions, de la viſion & du reſte, en pourra eſtre tiré tout de meſme que de celle que i’ay propoſée.

25 Vous dites auſſi que prouuer des effets par vne cauſe, puis prouuer cette cauſe par les meſmes effets, eſt vn cer-

  1. Voir t. I, p. 548, l. 4-7.