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III, 197-198.
Correspondance.

n’est pas de si grande importance ; car celle-ci est la pièce la plus nécessaire de toute la règle ; en sorte que l’ayant mise[1], il montre n’être pas encore fort versé en l’Analyse, ou du moins n’y avoir encore rien de ferme et de solide. Pour sa faute en l’exemple où il cherche la tangente de la parabole, elle est extrêmement grossière ; car il n’y met rien du tout qui détermine la parabole, plutôt que toute autre ligne que se puisse être, sinon que maior est proportio CD ad DI quam quadrati BC ad quadratum OI, ce qui est autant ou plus vrai en l’ellipse qu’en la parabole, etc.[2]

Je vous prie que Monsieur Hardy ait aussi la communication des pièces de mon procès. Et je ne désire point qu’elles soient cachées à aucun autre de ceux qui auront envie de les voir. Mais deux des amis de Monsieur de Fermat[3] s’étant mêlé de soutenir sa cause, je me suis promis que vous n’auriez pas désagréable que je vous employasse tous deux pour la mienne.

Au reste, permettez-moi que je vous demande comment vous gouvernez ma Géométrie ; je crains bien que la difficulté des calculs ne vous en dégoute d’abord, mais il ne faut que peu de jours pour la surmonter, et par après on les trouve beaucoup plus courts et plus commodes que ceux de Viète. On doit aussi lire le troisième Livre avant le second, à cause qu’il est beaucoup plus aisé. Si vous désirez que je vous envoie quelques adresses particulières touchant le

  1. Lire omise ?
  2. Voir plus haut, pages 8 à 10.
  3. Voir éclaircissement de la lettre précédente, p. 13-15.