Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/618

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chappé de mes mains ^; et l’autre eft fon intime amy, M. Bloemert, que i’ay auffi connu par mefme occaſion. Ce que ie n’écris pas à deffein de vous en faire des reproches : car, au contraire, ie les ay trouuez fi braues gens, fi vertueux, & fi exempts des qualitez 5 pour lefquelles i’ay couftume en ce pais d’éuiter la fréquentation de ceux de leur robe, que ie conte leur connoiflance entre les obligations que ie vous ay. Mais ie fuis bien aife d’auoir ce prétexte, pour excu- fer vn peu l’importunité de la prière que i’ay icy à 10 vous faire en leur faueur.

Ils défirent vne grâce de fon Altefle, & penfent la pouuoir obtenir de fa clémence par voftre interceſſion. le ne fçay point le particulier de leur affaire ; mais fi vous permettez à M. Bloemert de vous en en- i5 tretenir, ie m’aflure qu’il vous l’expofera en telle forte, que vous ne trouuerez rien d’inciuil en fa Requefte, ny moins de prudence & de raifon en fes difcours, qu’il y a d’art & de beauté dans les airs que compofe fon amy. Et ie diray feulement icy, que ie croy les auoir 20 allez fréquentez, pour connoiftre qu’ils ne font pas de ces fimples qui fe perfuadent qu’on ne peut eftre bon Catholique qu’en fauorifant le party du Roy qu’on nomme Catholique, ny de ces feditieux qui le per- fuadent aux fimples ; & qu’ils font trop dans le bon a5 |fens & dans les maximes de la bonne Morale. A quoy i’adjoufl:e qu’ils font icy trop accommodez & trop à leur aife, dans la médiocrité de leur condition Eccle- fiaftique, & qu’ils cheriffent trop leur liberté, pour n’eflre pas bien affedionnez à l’Efliat dans lequel ils 3o

a. Voir tome I, page 396, 1. 23, et tome II, p. 1 53, éclaircissement.

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