Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/151

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11,240. CXCIX bis. — ^o Juillet 1640. 139

L'autographe porte, au bas et à gauche de la première page, le nu- méro 6; c'était la 6^ pièce d'un classement primitif, qui devint la j8' de la collection La Hire [voir ci-après lettre CC, p. 147, note a; cf. notre Introduction, t. I, p. li-liii et p. u.x).

La raifon qui m'a fait iuger que quelques vnes des plus pénétrantes parties du fang font portées dans l'eftomac & les inteflins par les artères, pour ayder a la difTolution des viandes, eft que i'ay remarqué que 5 la faliue, qui vient en grande abondance dans la bou- che, quand on mange ou feulement quand on en a le defir & l'imagination fort prefente, n'y vient pas feu- lement des amandes qui font a l'entrée de la gorge (d'où peuteftre elle ne va que vers le gofier, fi ce n'eft

10 qu'on l'attire dans la bouche auec les mufcles de la langue), mais des artères qui defcendent aux gen- ciues; car i'en ay fait l'expérience très claire. Et ie n ay pu douter que ce ne fuft le mefme des artères qui fe rendent aux inteilins & au ventricule, vu qu'on voit

1 5 que les purgatifs font defcendre quantité d'humeurs de tout le cors par les inteflins, & qu'il n'y a point d'autres voyes que ie fçache, pour ces humeurs, que les artères. Car pour les venes, elles ont mille valuules qui en empefchent, comme on peut efprouuer, en liant

20 les vnes & les autres dans le mefentaire d'vn chien viuant ; car on verra que les artères fe defenfleront entre les inteflins & le lien, & non au delà, & que les venes, laélées & autres, feront le contraire. Or ces parties du fang qui entrent ainfy dans l'eflomac, n'en

I Clers. commence ainsi : Pour ques-vns de vos Médecins, ie répondre au billet que vous m'a- vous diray icy en peu de mots, uez enuoyé de la part de quel- que la raifon etc. — 3 &dans les.

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