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II, 289-290.
Correspondance.

en controverse, dans fon seizième Théorème, où il commence à vouloir prouver que Dieu est, il appuye fon raifonnement fur ce qu'il prétend auoir refuté le Mouvement de la Terre [1] & sur ce que tout le Ciel tourne autour d'elle, ce qu'il n'a nullement prouvé. Et il fuppofe auffi qu'il ne peut y auoir de nombre infini &c., ce qu'il ne fçauroit prouver non plus ; & ainfi tout ce qu'il met iufques à la fin, est fort éloigné de l'évidence & de la certitude Géométrique, qu'il fembloit promettre au commencement. Ce qui foit dit auffi, s'il vous plait, entre nous, à caufe que ie ne defire nullement luy déplaire.

Je viens de receuoir votre dernière, du dix-neuvième janvier, auec le papier[2] de M. des Argues[3], que ie viens de lire tout promptement. L'invention en est fort belle, & d'autant plus ingénieuse qu'elle est plus fimple. Car il n'y a pas grande difficulté à reconnaître qu'elle est conforme à la Théorie, en considérant feulement que ces trois premières verges représentent trois lignes droites en la superficie du cône que décrit l'ombre du Soleil ce jour-là, & que leur rencontre est le sommet de ce cône; que le triangle est imaginé inscrit dans le cercle de l'Equateur, duquel il trouve le centre par la rencontre des deux perpendiculaires fur les deux cotés de ce triangle ; & que la ligne tirée de la rencontre de ces perpendiculaires à l'vn des angles, est le rayon de ce cercle : d'où le reste est évident.

Mais il me femble que, pour la pratique, l'usage de

  1. Voir t. I, p. 258, 1. 6, et V éclaircissement, p. 260.
  2. Manière universelle de poser le style aux rayons du soleil
  3. Lire ses ou les ?