Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/511

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée

1,406-407, CCLXVI. — Janvier 1642. 499

occafion de m'en pur|ger; ce que ie feray facilement, en faifant voir que ie ne manque pas d'expliquer tous les termes de ma profeffion, lors que les occafions s'en prefentent, bien que i'aye encore plus de foin d'enfei- 5 gner les chofes. Et ie veux bien confelTer que, d'au- tant que ie ne me fers que de raifons qui font tres- euidentes & intelligibles à ceux qui ont feulement le fens commun, ie n'ay pas befoin de beaucoup de termes étrangers pour les faire entendre ; & ainfi,

10 qu'on peut bien plutofl auoir apris les veritez que i'enfeigne , & trouuer fon efprit fatisfait touchant toutes les principales difficultez de la Philofophie, qu'on ne peut auoir apris tous les termes dont les autres fe ferueht pour expliquer leurs opinions tou-

i5 chant les mefmes difficultez, &. auec tous lefquels ils ne fatisfont iamais ainfi les efprits qui fe feruent de leur raifonnement naturel, mais les rempliffent feule- ment de doutes & de nuages. Et enfin, que ie ne laifTe pas d'enfeigner auffi les termes qui me font inutils, &

20 que, les faifant entendre en leur vray fens, celerius à me quàm vulgo ab alijs difcuntur. Ce que ie puis prouuer par l'expérience que plufieurs de mes auditeurs ont . faite, & dont ils ont rendu preuue en difputant publi- quement, après nauoir étudié que tant de mois, &c.

25 Or ie m'affure qu'il n'y a perfonne de bon fens, qui ofe dire qu'il y ait rien à blâmer en tout cecy, ny mefme qui ne foit grandement à prifer. Et,Jîenvnfœpe hinc con- îingat, vt qui mea aitdiueriint, ea qiiœ ab alijs in contra- rium docentur, vt minus rationi confentanea, contemnant,

3o vel eîiam, Jî placetyexjîbileni, on n'en doit pas reietter la faute fur ma façon d'enfeigner, mais plutofl fur

�� �