Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/538

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��26 Correspondance.

��incontinent le ConJulM. Vander-Hoolck, fous prétexte de luy porter les complimens de M. De/cartes, & le confitlta fur ce qu'il avait à faire. M. Vander-Hoolck qui s'étoit troui'é à une délibération faite depuis quelques jours avec les autres Magiflrats de la ville pour af- foupir les troubles de l'Univerfié, & pour recommander aux trois Profe[feurs de Théologie de veiller à la conferration de la Religion Prote^ftante contre les nouveauté'^ dangereuses, lui parut fort réfervé fur fon fujet; & il fe contenta de luy dire qu'il couroit rifque de perdre fa chaire de Profeffeur. Que félon la fituation des affaires, toute réponfe ferait mal reçue; et qu'il étoit à craindre que les moyens d'honnêteté & de douceur que lui avoitconfeillei M. Defcartes ne fujfent pris pour des railleries Ten marge : Lettr. 16 MS. de Reg.j. M. Emilius, Profeffeur en Eloquence & en Hifîoire, à qui M. Regius avoitfait voir fon écrit avant que de l'envoyer à M. Def- cartes, jugeait pareillement qu'il étoit dangereux de faire une ré- ponfe & que rien n'était plus propre que le filence pour calmer l'orage, »

« Ces avis ne changèrent point la réfolution de M. Regius, qui jugea que, fi fa réponfe n'était bonne pour le public, elle ferait au moins de quelque utilité pour fes écoliers. Voyant qu'an en parlait déjà tout publiquement à Amfferdam & à la Haye, d'où M. de Zuyt- licheni, M. Rivet, M. Pollot & d'autres amis €■ feâateurs de la nou- velle Philofophie avaient déjà mandé à Utrecht qu'on leur envoyât cette réponfe avec les théfes de Voetius, il en écrivit à Al. Defcartes le 2 Février, & le fupplia qu'à telle fin que ce put être, il voulût la corriger, & la luy renvoyer en l'état qu'il croyait qu'on pourroit la . publier. Il luy propofa en même tèms de la faire paraître fous un nom étranger & de prendre celui de Hornius ou Van-Hoorn, qui étoit celui de l'un de fes anciens écoliers demeurant pour lors à I.eyde. Enfin il le conjura de confidérer que, s'il avoitfait quelques fautes dans toutes fes démarches, elles ne venaient que du ^éle extraordi- naire qu'il avait pour publier & faire recevoir fa philafophie, & que, ne s'étant attiré la haine des autres Profeffeurs que pour avoir pré- féré fes principes à ceux de la Philofophie ancienne, il étoit de la ju/îice, & de fon intérêt même, de ne le point abandonner dans des befoinsft preffans. »

« Pour lui faire paraître l'injufiice de Voetius dans une plus grande évidence, il la lui fit confidérer dans trois circonfiances. Pre- mièrement, Voetius ayant lu la Phj'fiologie de Regius & mie partie defaPhyfique, que Vander-Hoolck lui avait confeillé de foumetlre à fon examen pour voir fi tout étoit conforme à l'Ecriture fainte, loin

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