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6i2 Correspondance. 11,514.

« autt'e lettre, du 2 février 1643, la So' de M. de La Hire », n" {44) de dom Poirier.

Mon Reuerend Père,

le fuis très aife de ce que vous m'auez apris qu'vne lame de cuiure ne pefé point plus, eftant froide, que chaude; car c'eft le principal point de toute voftre expérience touchant TEolipile, & duquel il 5 faut eftre bien afTeuré. Car, cela eftant, il n'y a point de doute que ce qui la rend plus légère de 4 ou ^ grains, eftant chaude, que froide, eft la feule raré- faction de l'air qui eft dedans, & ainfy que le moyen de pefer l'air eft trouué. le voudrois bien aufly que 10 vous priffiez garde fi, lors que l'Eolipile eft extrême- ment chaude, elle attire de l'eau fi toft que fon bout, eft mis dedans, ou bien fi elle attend quelque temps, ainfy que vous m'auiez mandé ; ce qui fe peut voir fort ayfement en la tenant en équilibre en la balance ; car 1 5 fi elle attire, elle s'enfoncera incontinent plus auant dans l'eau, à caufe qu'elle deuiendra plus pefante.

le ne puis deuiner fi l'air ordinaire fe peut plus ra- réfier que condenfer par les forces naturelles, car c'eft vne queftion purement de fait; mais par vne 20 force Angélique ou furnaturelle, il eft certain qu'il peut eftre raréfié à l'infiny, au lieu qu'il ne peut eftre condenfé que iufques à ce qu'il n'ayt plus de pores, & que toute la matière fubtile, qui les remplift, en foit chaflee. le ne fçay aufty en quelle proportion doit eftre 25

1 Mon. . . Père omis. ■ — 7-8 : 4 ou 5] quatre ou cinq,

a. Voir ci-avant p. 60g, 1. i5.

b. Cf. t. I, p. 118,1. i5.

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