Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CLXXXVII. — j Avril 1640. 57

que i'apprecie voftre deuil domeftique, lequel m'o- bligeroit icy a changer de difcours pour me con- douloir auec vous, fi ie ne penfois que la vieilleffe & les maladies qui trauoilloient la perfonne que vous 5 regretez, vous donnoient cy deuant plus de fuiet de la plaindre que ne doit faire a prefent le repos qu'elle a acquis.

Et pour reuenir a noftre affaire, ie vous fupplie très humblement de confiderer que vous ne fçauriez

10 fi peu différer a la terminer que cela ne foit grande- ment preiudiciable, non feulement a \V(aeffenaer) & a moy, de qui St(ampioen} ^ prend cependant occa- fion de médire; mais permettez, s'il vous plaifl, a mon affeâion, que ie vous die icy franchement que cela

i5 donne auffy occafion a plufieurs qui fçauent combien elle eft claire & indubitable, d'auoir diuerfes penfees au defauantage de M" mes iuges; iufques la que iay efté auerti de la Haye, que le bruit efloit qu'on cher- choit feulement quelque prétexte pour excufer la

20 règle de St(ampioen) & couurir la faueur qu'on luy vouloit faire, partie a caufe qu'on auoit peur de fes medifances, & partie auffy a caufe qu'on en eftoit prié par des gens qui ne m'ayment pas. Vous auez intereft a faire ceffer ces faux bruits; & croyez moy,

2S Monfieur, que de tous ceux qui vous peuuent main- tenant prier pour St(ampioen), il n'y en aura aucun qui fe foucie de luy après que cete affaire fera finie, ny qui n'ait meilleure opinion de vous, lorfque vous aurez donné vn iugement libre & équitable, que fi

3o vous auiez flefchi a leurs prières*.

a. L'autographe ne donne que les initiales W. et St.

Correspondance, III. 8

�� �