Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/697

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CCCVIII. — io|20 Juin 1645. 685

Et i'auoue qu'il me ferait plus facile de concéder la ma- tière & l'extenfion a lame, que la capacité de mouuoir vn corps & d en eflre emeu, a m eflre immatériel. Car, Ji le premier fe faifoit par information, il faudrait que les 5 efprits, qui font le mouuement, fujfent intelligens, ce que vous n'accorde-^ a rien de corporel. Et encore qu'en vos Méditations Metaphyfiques, vous montre-^ la pofjibilité du fécond., il ejî pourtant très difficile a comprendre qu'vne ame, comme vous iaue-^ defcriîe, après auoir eu la faculté

10 & l'habitude de bien raifonner, peut perdre tout cela par quelques vapeurs, & que, pouuant fubfijler fans le corps & n'ayant rien de commun auec luy, elle en foit tellement régie.

Mais, depuis que vous auer^ entrepris de m'injlruire, ie

i5 n'entretiens ces fentimens que comme des amis que le ne crois point conferuer. ?n 'ajjeurant que vous m' expliquer e-;^ auffi bien la nature d'vne fubjîance immatérielle & la ma- nière de fes aclions & pajfions dans le corps, que toutes les autres chofes que vous auer^ voulu enfeigner. le vous

20 prie auffi de croire que vous ne pouuei^ faire cette cha- rité apeifonne, qui foit plus fenfible de l'obligation qu'elle vous en a, que

Voflre très affeclionnée amie,

Elisabeth.

25 Ce 10"" de Juin.

Monfieur Defcartes. 3 emeu^ meu [F. de C).

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