Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/329

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

i, 3 4 . CDVII. — 6 Octobre 164$. jij

fortir a ceux qui s'y ennuyent a , s'ils eftoient alïurez qu'ils iouiroient, par après, de toutes ces félicitez ; mais aucune raifon ne les en allure, & il n'y a que la faulïe Philofophie d'Hegefias, dont le liure fut défendu 5 par Ptolomée, pource que pluûeurs s'eftoient tuez appres l'auoir leu h , qui tafche a perfuader que cete vie eft mauuaife; la vraye enfeigne, tout au contraire, que, mefme parmi les plus triftes accidens & les plus preflantes douleurs, on c y peut toufiours eftre con-

10 tent, pouruû qu'on fçache vfer de la raifon.

Pour ce qui eft de l'cftcnduë de l'vniuers d , ie ne voy pas comment, en la confiderant, on eft conuié a feparer la prouidence particulière de l'idée que nous auons de Dieu : car c'eft tout autre chofe de Dieu

"5 que des puiffances finies, lefquelles pouuant eftre efpuifées, nous auons raifon de iuger, en voyant quelles font employées a plufieurs grands effeds, qu'il n'eft pas vrayfemblable qu'elles s'eftendent aufty iufques aux moindres; mais d'autant que nous efti-

îo mons les œuures de Dieu eftre plus grands, d'autant mieux remarquons nous l'infinité de fa puifïance; & d'autant que cete infinité nous eft mieux connue, d'au- tant fommes nous plus allure z quelle s'eftend iufques a toutes les plus particulières adions des hommes.

1 5 le ne croy pas aulïy que, par cete prouidence par- ticulière de Dieu, que V. A. a dit eftre le fondement

10 la] l'a. — 26 voitre Alteife. — a dit] dit.

a. Page 3o2, 1. 18.

b. Voir Cicéron, Tusc, I, 34.

c. MS. : en.

d. Page 3t>2, 1. 26.

�� �