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CDLXI. — 29 Novembre 1646. $79

mes propres mouuemens, me a font mieux fuccedées que ceux b où ie me laiffois conduire par le confeil de c plus fages que ie ne fuis. Mais ie ne l'attribue pas tant à la fé- licité de mon génie, qu'à ce qu'ayant plus d'affeclion, pour 5 ce qui me touche, que nul autre, i'ay auffi mieux examiné les voyes, qui me* pour oient nuire ou auantager, que ceux fur le iugement defquels ie me repofois. Si vous voulc\ que i'en donne encore quelque part à la qualité occulte de mon imagination à , ie crois que vous le faites, pour m'ac-

10 commoder à l'humeur des gens de ce pais-cy, & parties liercmcnt des docles, qui font encore plus pédants & fu- perjliticux, qu'aucun de ceux que i'ai connus en Hollande; & cela vient de ce que tout le peuple y efl fi pauure, que perfonne n'y ejludie ou raijonne, que pourviure.

i5 I'ay eu toutes les peines du monde à m'exemter les

mains des médecins, pour ne patir de leur ignorance, fans auoir ejlé malade, feulement que le changement d'air & de diète m'a donné, au lieu de la galle, quelques apof- temes aux doits. D'où ces meffieurs iugerent, qu'il y auoit

20 encore de la mauuaije matière cachée, qui efloit trop groffiere pour s'euacuer par la, à laquelle il falloit op- pofer des purges & la faignée ; mais me f entant, autre- ment, fi bien difpofée, que i'engraijfe a veue d'oeil, i'ay fait valoir l'opimaflreté, où la raifon m' efloit inutile, &

2 5 n ay rien pris iuf qu'a cette heure, l'appréhende d'autant

1 me] le. — 2 de] des. — 6 me] ne. — i5 les après m'exemter] des. — 1 8 au . . . galle omis.

a. La copie MS. donne ne, mauvaise lecture pour me.

b. Lire celles.

c. Le copiste avait d'abord écrit des, puis il a barré Vs.

d. Page 529, 1. 23.

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