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��OEuvRES DE Descartes.

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��quelque endroit, encore qu'elles ne s'y mcuuent peut-cilre pas acluellement.

��64. Que cela fuffit pour expliquer toutes les propriété'^ de la lumière. & pour faire paroijlre les ajtres lumineux, fans qu'ils jr contribuent aucune chofe.

Ainfi nous n'aurons pas de peine à connoillre pourquoy cette adion que je prends pour la lumière, s'eftend en rond de tous coftez autour du Soleil & des Eftoiles fixes, & pourquoy elle palfc en vn inftant à toute forte de diilance fuiuant des lignes qui ne viennent pas feulement du centre du corps lumineux, mais aulli de tous les points qui font en fa fuperficie : ce qui contient les principales proprietez de la lumière, en fuitte defquelles on peut connoiftre aufli les autres. Et on peut remarquer icy vne vérité qui femblera peut-eftre fort paradoxe à plufieurs, à fçauoir que ces mefmes propriete\ ne lailferoient pas de fe trouuer en la matière du Ciel, encore que le Soleil ou les autres Aftres autour defquels elle tourne, n'y contribuaffent en aucune façon; en forte que, fi le | corps du Soleil n'ertoit autre chofe qu'vn efpace vuide, nous ne laiiferions pas de le voir auec la mefme lumière que nous penfons venir de luv vers nos yeux, excepté feulement qu'elle feroit moins forte. Toute- fois cec}' ne doit ertre entendu que de la lumière qui s'eftend autour du Soleil, a.\i feus que tourne la matière du Ciel dans lequel il eft, c'eft à dire, vers le cercle de l'Ecljplique : car je ne confidere pas encore icy l'autre dimenfion de la Sphère qui s'eflend vers les pôles. Mais afin que je puilTe auffi expliquer ce que la matière du Soleil &. des Ertoiles peut contribuer à la production de cette lumière, & comment elle s'ellend non feulement j'ers l'Eclfplique, mais aufji vers les pôles & en toutes les dimenfions de la Sphère, il eft befoin que je die auparavant quelque chofe touchant le mouuement des Cieux.

��65. Que les Cieux font diuife^ en plufieurs tourbillons, £■ que les pôles de quelques vns de ces tourbillons touchent les parties les plus éloignées des pôles des autres.

De quelque façon que la matière ait efté meuë au commencement, les tourbillons aufquels elle elt partagée, doiuent eftre maintenant tellement difpofez cntr'eux, que chacun tourne du cofté où il luy ell le plus aiic de continuer fon mouuement : car, félon les loix de la

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