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242 OEuVRES DE DeSCARTES.

liques, & ainfi eiles compofent du foulfre; quelquefois elles fe joignent auec des parties de la Terre extérieure, parmy lelquelles il y a quantité des mefmes i'ucs, & ainfi compolent des terres qu'on peut bruJJer, comme du bitume, de la naphte, & femblables ; quel- quefois auili elles ne fe méfient qu'auec des parties de terre, & lors elles compofent de l'argile; enfin, quelquefois elles s'aliemblent prefque toutes feules : à fçauoir, lors que leur agitation eft fi foible

349 que leur pefanleu)- eft fuffifante pour fai\re qucWt?, ft preflent les vnes les autres, au moyen de quoy elles compofent les huiles qji'on troune en quelques endroits dans les mines.

jj. Quelle ejî la caufe des iremblemens de Terre.

Mais lors que ces exhalaifons, /ow/cs aux plus fubliles parties des ejprits, font trop agitées pour fe conuertir ainfi en huile, & qu'elles fe rencontrent fous terre en des fentes ouconcauitez qui n'ont aupa- rauant contenu que de l'air, elles y compofent vne fumée grafie & épailVe, qu'on peut comparer à celle qui fort d'vne chandelle, lors qu'elle vient d'ellre eileinte. Et comme celle-ci s'embrafe fort aije- meul,fi tojl qu'on en approche la Jlame d'vne autre chandelle: ainjilors que quelque eltincelle de feu ert excitée en ces concauitez, elle s'épiwid incontinent en toute la fumée dont elles font pleines, & par ce moyen la matière de cette fumée, fe changeant en flame, fe raréfie tout à coup, & poulie auec grande violence tous les collez du lieu où elle eft enfermée, principalement s'il y a en elle quantité d'efprits ou de fels volatiles. Et c'ell ainfi que fe font les tremblemens de terre ; car lors que les co)icauite:{ qu'elle occupe Jonl fort grandes, elle peut efbranler en vu moment tout le pais qui les couure ou les enuironne.

j8. D'où vient qu'il y a des montagnes dont il fort quelquefois de grandes flames.

Il arriue aufli quelquefois que la flame qui caufe ces tremblemens entr'ouure la Terre vers le fommet de quelque montagne, & fort...

350 en \ grande abondance par là. Car, les concauite\ oie clic e/l n'ejlant pas afj'ei grandes pour la contenir, elle fait effort de tous cojle^ pour enfortir, &■ fe fait plus aifément vn palTage par le fommet d'vne montagne que par aucun autre lieu: premièrement, à caufe qu'il ne fe rencontre ^»e>vs de concauitez qui foient fort grandes £■ propres à receuoir ces fumées, finon au deffous des plus hautes montagnes; puis aulli, à caufe qu'/7 n'efl pas befoin de tant de force pour entr'ouurir

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