Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/662

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648 Préfaces de Clerselier. -ji-iA)

» auiquelles il s'offrit de répondre & de fatisfaire, en cas qu'iMes » vouluft foumettre à l'examen que fouffre le papier : à quoy ledit » fieur de Roberual ne voulut point le Ibùmettre, & ne l'a iamais » voulu faire depuis, quelque inftance qu'on luy en ait pu faire » autrefois dans raffemblée de Monfieur de Montmor, qui eftoit » peut-eftre vne aulTi bonne compagnie, & fans doute pour le moins » auffi fçauante que l'autre pouuo'it élire. »

(< Et pour monftrer que Monfieur Defcartes n'auoit pas mauuaife » raifon d'en vfer ainfi avec lu}', Monfieur de Roberual ayant » plufieurs fois propofé ces mefmes objections dans cette affemblée, » quelques réponfes qu'on luy ait faites, il les a toujours éludées, » en difant qu'on prenoit mal fon fens, & qu'il ne difoit pas ce » qu'on luy faifoit dire. Et quoy que, pour ne le point faire parler » autrement qu'il vouloit, on luy ait fouuent prefenté la plume » pour mettre luy-mefme fes penfées fur le papier, il ne l'a iamais » voulu faire; & mefme chacun l'ayant prife à fon tour, & luy ayant » demandé fi ce n'efloit pas là fon fens, il n'a iamais voulu conuenir » d'aucune chofe qu'il eufl dite; de forte que, parmy vn fi grand » nombre d'habiles gens, il ne s'en eft trouué pas vn, qui, à fon » dire, ait pu bien prendre fa penfée, & la bien rédiger par écrit. » Il eft vray que, s'eftant prefque toufiours expliqué différemment, » il auoit raifon de dire qu'on ne prenoit pas bien fes penfées, » l'vne fouuent détruifant l'autre; & c'eftoit pour cela que, pour » le fi-xer, on vouloit luy faire mettre fes raifons par écrit; mais il » a fallu en demeurer là, voyant qu'il ne vouloit demeurer d'accord » de rien. »

« Ce que [sic) m'ayant efté rapporté au retour de la campagne où » i'eltois allé, moy qui fçauois toute l'hiftoire de ce qui s'eftoit paffé » dans cette première alfemblée, & qui n'ignorois pas les raifons )) du filence que Monfieur Defcattes y auoit gardé, ie crû eflre » obligé de m'en expliquer à la Compagnie; et pour le faire plus » galamment & avec plus d'authorité, ie feignis que i'auois vne » Lettre de Monfieur Defcartes qui en reueloit le fecret, & qui en » jmefme temps répondoit aux difficultez que Monfieur de Roberual » auoit proposées. Elle fut leuë dans l'allemblée, où les plus clair- » uoyans ingèrent bien que c'eftoit vne pièce faite à la main ; et » pour la rareté du fait, i'ay penfé que plufieurs ne feroient pas » fafchez de la voir; c'eft pourquoy ie I'ay inférée dans ce Volume". » Mais fi Monfieur de Roberual, pour détromper le monde qui elt

a. Lettre 97, t. III, p. 538, de l'édit. Clerselier.

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