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194 ^lE DE Descartes.

physicien -géomètre apparaissait en lui doublé d'un habile observateur et expérimentateur.

On retrouve ce même ensemble de qualités dans l'étude qu'il fit de la réfraction. Le Monde n'en donnait qu'un résumé, d'une page à peine, et renvoyait à la Dioptrique. C'est, dans celle-ci, le second chapitre, rédigé dès la fin de i63i, puisque Descartes l'envoya à Golius en janvier 1632". Il y joignit, le 2 février, l'indication d'une expérience pour vérifier la loi de la réfraction, et rappela ce que lui-même avait expérimenté déjà avec Mydorge. à Paris, cinq ans auparavant . Golius, huit à dix mois après ces lettres de janvier et février i632, trouva dans les papiers de Snellius, son prédécesseur en la chaire de mathématiques à l'Université de Leyde, un exposé de cette même loi, avec une démonstration diff^érente ". Golius fit aus-

a. Descartes à Golius, janvier i6'32 : « ...Pour ce que vous me mandez, » & que M. H(orten(ius) me témoigne que vous defirez voir de ma Diop- » trique, ie vous en envoyé la première partie, où i'ay taché d'expliquer » la matière des refradions, fans toucher au reile de la philofophie. » (Tome I, p. 234, 1. 29, à p. 235, 1. 3.) — A Mersenne, juin i632 : « Pour » la façon de mefurer les refradions de la lumière, injlituo cotnparatio- » nem inter Jinus angulorum incidentiœ & angulorum refraâorum. Mais » ie ferois bien aife que cela ne fut point encore divulgué, pource que la » première partie de ma Dioptrique ne contiendra autre chofe que cela » feul. » [Ibid., p. 255, 1. 25-3o.) Dans la rncme lettre, Descartes avait dit : « le fuis maintenant icy à D(euentcr), d'oij ie fuis refolu de ne point » partir que la Dioptrique ne foit toute acheuée. » (Page 254, 1. 3-5.)

b. Tome I, p. 239, variantes, col. 2.

c. Pour toute la discussion qui suit, voir un*e étude de D.-J. Kor- teweg : Descartes et Snellius, d'après quelques documents nouveaux. (Revue de Métaphysique et de Morale, juillet 1896, p. 489-501.) Et une autre, plus récente, de G. Milhaud : Descartes et la loi des sinus. (Revue générale des Sciences, 3o mars 1907, p. 223-228.) — On se rend compte combien peu la question était avancée en 1620 et 1623, en lisant ce passage de Jean Tarde, Telefcopium, dans la traduction française :

« Prop. 22 -• Les Optiques ont accoullumé de rechercher la proportion » qui eft entre ces deux angles (angles de l'incidence & de la refracHon) : » pour de cognoilTance de l'vn, venir à la cognoidance de l'autre. . . »

« Prop. 23 : L'angle de la refraâion au verre ou cryjial ejl prefque la » tierce partie de l'angle de Vincidence qui ejl fait en l'air. C'eft à dire, » il l'angle de l'incidence elt de 21 parties, les 90 faifant l'angle droit.

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