exposants, ii, iii, iv, v, etc., ce qui ne facilitait pas encore assez les additions et les soustractions ; usage des consonnes, b, d, c… pour les quantités connues, et des voyelles pour les inconnues, a, e… Tout cela ne valait pas ce que Descartes appelle[1] son a, b, c.
Mais cette notation, qui devait être de si grande conséquence, ne réformait encore que le langage des mathématiciens. Aussi Descartes proposait, dès les premières pages,
- ↑ Tome II, p. 83, l. 15 ; p. 474, l. 19 ; et p. 475, l. 3-12.
ad comparandum inter ſe magnitudines… » (Ibid., p. 1.) En 1630, un mathématicien, « I. L. Sieur de Vau-Lezard », donna une traduction française de cet opuscule : Introduction en l’Art analytic, ou Nouuelle Algebre de François Viete (Paris, chez Iulian Iacquin, M.DC.XXX, petit in-8, pp. 79). Il traduit ainsi le chap. iv : « Le Logiſtique Numerique eſt celuy qui eſt exhibé & traité par les nombres, le Spzcifique par eſpeces ou formes des choſes : comme par les lettres de l’Alphabet. » (Page 33.) Quant à l’autre passage, p. 1, le traducteur le commente ainsi : « L’vtilité qu’on tire de cete nouuelle Algebre eſt admirable, au reſpect de la confuſion de laquelle ſont ſarries les Algebres des Anciens, tant pour-ce qu’ils confondoient les genres des grandeurs, adjouſrant les lignes auec les plans, le quarré auec ſon coſté &c., qu’à cauſe qu’ils exerçoient & faiſoient les operations de leurs Algebres par les nombres ; c’eſt pourquoy de ces Algebres ne peut eſtre tiré nul Theoreme ny ſolution generale pour toute propoſition ſemblable à celle dont elle doit eſtre tirée, comme il ſe ſait en celle-cy nouuellement inſtituée, de laquelle les ratiocinations & operations ſe font ſoubs des eſpeces. » (Pages 13-14.) Aussi Schooten, éditeur de Viète en 1646, écrit-il dans sa Dédicace à Golius : « … Vir inſignis Franciſcus Vieta Fontenæenſis, Analyſeos Specioſæ autor primus. » Et Schooten était aussi le disciple et l’ami de Descartes. — Quant aux exposants exprimés en chiffres romains, voir notre tome V, p. 504-512.
François Viète, sieur de la Bigottière, né à Fontenay-le-Comte en 1540, était mort à Paris en février 1603. Avocat dans sa ville natale, dès 1559, puis au service de la maison de Soubise, de 1563 à 1570 (secrétaire de Jean Larchevéque de Parthenay, et précepteur de la célèbre protestante Catherine de Parthenay), conseiller au Parlement de Bretagne (pourvu le 24 octobre 1573, et reçu le 6 avril 1574, souvent excusé d’ailleurs pour ses absences) ; nomme maître des requêtes par Henri III et reçu le 28 mars 1580, il résigne son office de conseiller en 1582. De 1588 à 1594, il est employé officiellement à Tours pour déchiffrer les lettres secrètes des Italiens, Espagnols et autres ennemis de la France. Entre temps, il composait et publiait, depuis 1570, ses ouvrages de mathématiques.