Polémiques. 285
et les pratiques des théologiens, n'était point désaoprouvée par notre philosophe, qui se montre en cela encore favorable aux idées modernes. Chose plaisante également dans cette lettre : Saumaise, tout philologue qu'il est, et un grand philologue, met sa philologie aux pieds de la philosophie du maître. Etait-ce par ironie ? Ou pour se conformer à la phraséologie compli- menteuse du temps J Peut-être aussi était-il sincère? N'écri- vait-il pas de Descartes, précisément à Boulliaud, qu'un homme tel. que celui-là en valait bien cent autres ? Ille tinus pro centum^.
Mais un livre sur lequel nous sommes curieux d'avoir le juge- ment de notre philosophe, ce sont les Discorsi e Dimostra^ioni matematiche de Galilée Ce livre fut imprimé à Leyde, chez les Elzevier en i638; et cependant c'est de Paris que vinrent les instances auprès de Descartes, de le lire et d'en donner son avis : de lui-même, il ne l'aurait pas fait, et n'y pensait pas. Mersenne avait non seulement examiné, mais résumé et jugé ce nouveau livre dans un ouvrage prêt à paraître. Nouvelles pensées de Galilée ; et Descartes n'en avait pas encore pris connaissance. Il s'exécuta enfin, à la demande de son ami, et nota pêle-mêle un certain nombre d'opinions, sans faire le départ entre ce qui en valait la peine et le restée La chute des corps, en particulier, qu'il avait pourtant étudiée lui-même dès 1618, et sur laquelle il était revenu en 1629, ne l'arrêta qu'un moment, le temps d'écrire deux ou trois lignes <*. Il y retrouvait, il est vrai, cette considération de la vitesse, qu'il avait exclue, comme trop peu claire, de ses propres spécula- tions. Mais surtout Descartes n'admirait presque rien ni per- sonne. Dans cet esprit, sans cesse en travail, oîi fermentaient tant d'idées, les opinions du dehors pouvaient difficilement
a. Tome X, p. bbj : Saumaise à Boulliaud, 3o oct. lôSç.
b. Ibid., p. 568-572. Tome II, p. 194, 1. 12-18; p. 271, 1. 4-5 : lettres des 29 juin et 27 juillet i638.
c. Tome II, p. 336, 1. 17-22, et p. 38o-388 : lettres du 23 août et du 1 1 oct. i638.
d.Jbid., p. 386, 1. i3-i6, et p. 5i8, 1. 10-14.
�� �