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Voyages en France. 449

la paix. Dans cette passe d'armes, les deux philosophes avaient bien cchan<;é quelques paroles un peu vives ; mais c'était en latin, et on n'avait point excédé la limite des plaisanteries permises en cette langue ; Descartes en avait dit bien d'autres à Beeckman, ce qui ne les avait pas empêchés de rester ou de redevenir amis. Gassend, reprenant la lutte, avait sans doute

» Lacnii Epiflolas Epicurianas commentariis, quos Lugdunum praeclaris » chararteribus, accurante Barancio, prcmit. »

« Cur vcrù non amicitiam lUurtriffîmi Hugcnii ambias, ut eo medio » de lingiilis conimunicemus, ignoro : cujusopc jam ad Riveium fcribo. »

« Alteruiiiiis bcncvolcntiâ vidcrc poteris aurcum Traâatum Pafchalii » de Vacuo Efficiendo, miraberifque expérimenta qux te cogant abjicere » (111* hue iilqiie fiixcras è PhiloCophià, cùm ad utrumque libellum » miferim, de qiio vedri judicent, i"*!^ fi videbitur, fcribant acutipres. Quâ » de re plurima quoque in mcis Obfervationibus non vulgaria produxi » cxperimema, donec tria vcl quatuor perficiam, omnium meo judicio » pulciierrima, quw in l'rœfatione légère poteris, fi quod exemplar ad » luas manus perveniai. » (Paris, Bibl. Nat., MS. fr. n. a., 6204, f» 293.) Vient le passage que nous avons reproduit, t. IV, p. 5i5 : « Eft autem in » aniino luo. . . »

Or le Traâalus aitreus de Pascal De Vacuo ejfficiendo, que Mersenne appelle aussi libellus. et qu'il vient d'envoyer en Hollande à Huygens et à Rivet, est le livret intitulé Nouvelles Obfervations touchant levuide, dont l'achevé d'imprimer est du 8 oci. 1647. (Voir notre t. X, p. 62S.) Il y en avait aussi un exemplaire pour Dcscartes; celui-ci le reçut par Huygens, et en accusa réception à Mersenne le i3 déc. 1647. (Tome V, p. t>S, 1. 2-3.)

De plus, Mersenne parle de son propre ouvrage, Novarum ObJ'erva- tioiium tomus III, qu'il appelle siniplcmeni meœ Obfervationes. Il n'en envoie pas lui-même d'exemplaires, mais il pense bien qu'on en a reçu en Hollande par les soins de son libraire. Or cet ouvrage, dont la der- nière ligne est du 8 sept. 1647, fut achevé d'imprimer le i" octobre sui- vant. Kt la préface, dont Mersenne parle aussi, Prœfatio, et sur laquelle il fait bien d'appeler l'attention, fut écrite entre ces deux dates, du 8 sept, et du 1"^^ ocl. i47-

Donc la lettre de Mersenne à Sorbière est bien du 5 nov. 1647, et non pas 1648.

Cette rectification, qui ne saurait être mise en doute, ne nous sert pas seulement à iuicu.x dater la réconciliation ilc Descartes et de Gassend ; elle donne aussi une valeur singulière, nous le verrons, à cette même leiire de Mersenne, comme document décisif pour déterminer le rôle de Descartes et de Pascal dans la grande expérience du Puy-de-Doine. ViK DE Dkscartes. bj

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