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Descartes en Suède. ^Ç7

dant toute la dernière partie du xvii' siècle, malgré les eflForts des Jansénistes (et peut-être même à cause de cela) pour tirer à eux la doctrine de Descartes, malgré le caractère profondé- ment chrétien et même catholique que lui donna Malebranche, sans parler de Bossuet et de Fénelon, elle encourut les suspi- cions et les interdic'ions eu pouvoir. Encore plus au xvin% où dépouillée de ce caractère religieux que Ton avait essayé de lui donner, elle apparut au naturel comme la philosophie du pro- grès, dont les réformateurs politiques eux-mêmes pouvaient se prévaloir, en la ramenant à son vrai principe de la souveraineté de la raison. Enfin si pendant quelque temps au xix" siècle, le cartésianisme fut considéré comme le rempart de la philo- sophie spiritualiste, on en vint peu à peu à reconnaître plutôt en Descartes, et c'est bien là en effet son principal titre, un des fondateurs de la science moderne.

Celle-ci n'était pas encore, au xvii* siècle, ce qu'elle était appelée de plus en plus à devenir, une puissance, et même la souveraine puissance spirituelle; et on pouvait craindre que son développement ne fut entravé par l'Eglise, appuyée sur la Scolastique. La tâche du philosophe fut de soustraire la science à une telle sujétion, et de la libérer. Il le fit en mon- trant qu'elle pouvait se passer de cette tutelle ; mais, n'étant pas encore assez forte par elle-même, elle avait besoin d'un autre patronage, que lui fournit une métaphysique appropriée. Cette dernière permettait à la science de se présenter avec toutes les garanties de certitude, et précisément l'espèce de garanties, qu'exigeait l'esprit humain au point où il en était de

le P. Claude de Lingendes, du 12 juillet 1649 ^^ ^ juillet i652; mais comme il fut absent à partir de février, le P. Charles Lallemant devint vice-provincial du i*' févr. au 8 juillet i652, et le P. Etienne Charlet le redevint lui-même du 8 juillet au 12 nov. i652. A cette date, le P. Fran- çois Annat fut nommé provincial. Rappelons enfin que le P. Charlet avait été assistant du général à Rome, pour la France, de 1627 jus- qu'au i3 janvier 1646. Ces renseignements, ainsi que tous ceux que nous avons pu donner sur les Jésuites, nous ont été fournis, avec une obligeance parfaite, par un ancien bibliothécaire de la Compagnie, le P. A. Hamy.

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