Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/118

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qu’on nomme ſenſitive & la ſupérieure, qui eſt raiſonnable, ou bien entre les appétits naturels & la volonté. Car il n’y a en nous qu’une ſeule ame, & cette ame n’a en ſoy aucune diverſité de parties : la meſme qui eſt ſenſitive eſt raiſonnable, & tous ſes appétits ſont des volontez. L’erreur qu’on a commiſe en luy faiſant jouer divers perſonnages qui ſont ordinairement contraires les uns aux autres ne vient que de ce qu’on n’a pas bien diſtingué ſes fonctions d’avec celles du corps, auquel ſeul on doit attribuer tout ce qui peut eſtre remarqué en nous qui répugne à noſtre raiſon ; en ſorte qu’il n’y a point en ceci d’autre combat ſinon que la petite glande qui eſt au milieu du cerveau pouvant eſtre pouſſée d’un coſté par l’ame & de l’autre par les eſprits animaux, qui ne ſont que des corps, ainſi que j’ai dit ci-deſſus, il arrive ſouvent