Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/277

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Du dédain.

Tout de meſme, ce que je nomme le dédain eſt l’inclination qu’a l’ame à mépriſer une cauſe libre en jugeant que, bien que de ſa nature elle ſoyt capable de faire du bien & du mal, elle eſt néanmoins ſi fort au-deſſous de nous qu’elle ne nous peut faire ni l’un ni l’autre. Et le mouvement des eſprits qui l’excite eſt compoſé de ceux qui excitent l’admiration & la ſécurité ou la hardieſſe.

Art. 164. De l’uſage de ces deux paſſions.

Et c’eſt la généroſité & la faibleſſe de l’eſprit ou la baſſeſſe qui déterminent le bon & le mauvais uſage de ces deux paſſions. Car d’autant qu’on a l’ame plus