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par une diminution de température sensible au thermomètre, par des horripilations le long de la colonne vertébrale et par des contractions plus ou moins énergiques des muscles de la vie de relation. Tantôt le frissonnement est si léger, si fugace, qu’il faut une grande attention pour le percevoir ; tantôt, il est très apparent et se manifeste par des tremblements convulsifs de la peau et des membres. L’abaissement de température est surtout très marqué aux oreilles, aux cornes, aux extrémités.

Cette période de froid à une durée variable entre quelques minutes et quelques heures ; il est à remarquer qu’elle est généralement plus longue chez les ruminants que chez les solipèdes. Chez les animaux de l’espèce bovine, le mufle est sec et bien plus froid qu’à l’état normal.

B. L’accroissement de la température du corps succède à la période de froid. On peut avec la main, ou bien au moyen du thermomètre, constater cette élévation anormale de température, et en même temps l’on s’assurera que la chaleur n’est pas uniforme dans tout le corps. Cette uniformité peut néanmoins exister, mais c’est là un fait rare ; le plus souvent, l’augmentation de température se concentre dans certaines régions, comme, par exemple, à la base, des oreilles et des cornes, au plat des cuisses, aux ars.

La chaleur fébrile à une grande importance, non-seulement parce qu’elle est commune à toutes les maladies fébriles, mais encore parce que c’est elle qui permet d’apprécier l’intensité, je dirai même les périodes des affections qu’elle accompagne. Ce fait, connu depuis très longtemps, a été pleinement justifié par l’emploi du thermomètre pour la détermination de la chaleur animale.