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de cet expérimentateur distingué, il semblerait résulter que le système grand sympathique est le seul vaso-moteur, c’est-à-dire le seul nerf qui régularise la circulation capillaire, en réglant les phénomènes physico-chimiques qui s’accomplissent au sein des tissus.

Après ces quelques mots sur la chaleur animale, j’arrive aux théories émises de nos jours pour l’explication des manifestations fébriles.

Nature de la fièvre. — Lorsque l’on constate une augmentation de température du corps, on doit, d’après ce qui a été dit précédemment, supposer, d’un côté un accroissement dans la production de la chaleur, ou, en d’autres termes, une suractivité de la combustion du corps ; d’un autre côté, une diminution dans la déperdition de la chaleur.

L’organisme sain possède la faculté de régler sa chaleur au moyen de l’appareil régulateur dont j’ai parlé, il faut donc admettre dans les élévations de température une cause particulière qui agit sur cet appareil nerveux en le troublant.

Si on injecte le sang d’un animal qui présente une élévation anormale de température, dans l’appareil circulatoire d’un animal sain, au bout d’un certain temps la température de ce dernier sera anormalement élevée. De même l’injection de sang d’animaux fébricitants, de sérosité purulente, de matières extraites de divers organes enflammés, détermine encore une élévation de température.

En se basant sur ces faits, on a le droit de supposer dans le corps d’un sujet fébricitant, l’existence d’une substance