Page:Deschamps, Émile - Œuvres complètes, t4, 1873.djvu/107

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ACADÉMIE FRANÇAISE. 97 Ilj’a des hommes qui ne savent rien... que mettre leur cravate et parler à leurs chevaux; il y en a qui savent tout... excepter plaire et parler aux femmes. Où est l’homme bien élevé dans tout cela? On peut acquérir de l’instruction à tout âge; quand la première éducation vous manque, la vie n’est pas assez longue pour y suppléer. Pourquoi regarde-t-on la naissance et la fortune, non-seulement comme un avantage , mais presque comme un mérite? c’est qu’elles supposent l’éduca- tion. Aussi est-ce la monstruosité la plus révoltante que le spectacle d’un grand seigneur sans politesse, ou d’un riche grossier. — Tout ce que nous avons vu en ce genre n’a pas pu encore nous y accouîumer. [Muse française, i8S3.) ACADEMIE FRANÇAISE L’Académie ayant maintenant des couronnes, c’est-à- dire des médailles pour la vertu comme pour le talent, un conflit de juridiction a dû nécessairement s’élever, dansla J/«s<? française^ entre le pinceau du ye»/;e mora- liste et la plume du critique littéraire, à l’occasion du compte à rendre de la dernière solennité. Après quel- ques contestations plus animées que le sujet ne semble le comporter, c’est moi qui suis resté maître du champ de bataille. On a considéré que la morale doit avoir le pas sur la littérature, et peut-être aussi que, toute abstraction faite des genres, il entre quelquefois plus do vertu dans les bonnes actions proclamées que de poésie dans les poèmes couronnés. L’Académie française a été, de tout temps, le sujet des plus mauvaises plaisanteries et l’objet des plus IV. 6