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C’est la mère chérie, hélas ! la tendre épouse
Que vient du roi des morts l’avidité jalouse,
Séparer des enfans, de l’époux expirant :
L’époux les reçut d’elle ; et tous, l’un déjà grand,
L’autre dans ses bras, l’autre encore à sa mamelle,
Ils souriaient… Alors, rien n’était beau comme elle !
C’en est fait. Elle dort sous le triste gazon,
Celle qui fut long-temps l’âme de la maison.
Déjà manquent tes soins, ô douce ménagère !
Et demain, sans amour, va régner l’étrangère…

Laissons froidir la Cloche ; et vous,
Comme l’oiseau sous la feuillée,
Libres et joyeux, courez tous ;
Voici l’heure de la veillée !
Le compagnon vole au plaisir,
Dans les cieux, en paix, il voit naître
Et briller les astres ; le maître
Doit se tourmenter sans loisir.